Une année de doutes pour la France

Alors que la France se met au rythme de l’été, il est utile de se retourner sur l’année écoulée. La sortie de crise s’éloigne, l’Europe tout entière est confrontée à la menace de l’effondrement financier de certains pays. Les plans sociaux se multiplient, notre socle social vacille, avec le double durcissement des conditions de départ en retraite : il faudra à la fois partir plus tard et travailler plus d’années pour prétendre à une retraite complète. Le monde s’est emballé, avec le souffle de liberté qui souffle dans les pays arabes, mais aussi la montée en puissance du terrorisme islamiste. Le doute gagne notre pays, face à un gouvernement qui joue sur les peurs pour mieux masquer ses échecs, la société française paraît disloquée, épuisée de se combattre elle-même, tentée par un repli faussement protecteur.

Je sens poindre une lassitude doublée d’une inquiétude : les Français n’ont cessé de faire des efforts, dont ils voient qu’ils sont inéquitablement répartis ; l’avenir paraît sombre, la jeunesse sans perspective ; la droite choisit d’emprunter son langage à l’extrême-droite, attisant ainsi divisions et désunion. La peur du déclin national, le risque du déclassement personnel naissent du brouillage des repères. Dans un contexte de fragilité économique, il est urgent de reconstruire le sens d’un destin partagé, de réconcilier les âges, d’engager les réformes sans lesquelles le rêve républicain s’évanouira. Cela implique de tenir un discours de vérité, sur la réalité des contraintes qui pèsent sur notre pays ; mais aussi un discours de volonté, sans lequel il ne peut y avoir de justice sociale et d’égalité réelle. Après les doutes, il est temps de reconstruire l’espoir : cap sur 2012 !