Alors que l’Assemblée nationale entame mardi après-midi l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013, Marisol TOURAINE a dévoilé dans Les Echos du 23 octobre les arbitrages du gouvernement sur les amendements des députés. La ministre a répondu aux questions de Vincent COLLEN.
Vous pouvez lire ci-dessous l’intégralité de son interview.
L’Assemblée nationale entame mardi après-midi l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013. Il réduit le déficit du régime général à 11,4 milliards d’euros, grâce à un plan d’économies de 2,4 milliards d’euros pour l’assurance-maladie et plus de 5 milliards de recettes supplémentaires pour les comptes sociaux. Certains de ces nouveaux prélèvements, comme la taxe sur les retraités ou les prélèvements sur la bière, sont controversés, et les parlementaires ont prévu d’y apporter des modifications sensibles.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, dévoile les arbitrages du gouvernement sur ces questions. Les députés socialistes veulent aussi taxer les boissons énergisantes comme le Red Bull. Deux amendements seront débattus. Le premier instaure une taxe de 2 euros par litre, le second de 50 centimes. La ministre se dit favorable au principe d’une taxe sur ces boissons très prisées des jeunes, sans se prononcer, pour l’instant, sur le niveau de cette nouvelle contribution.
Le projet de budget de la Sécurité sociale prévoit des recettes massives pour réduire le déficit, mais peu de réformes structurelles pour maîtriser les dépenses de santé…
Ce n’est pas exact. Je l’affirme sans ambiguïté : c’est un projet de protection des Français. Pour la première fois depuis longtemps, cette loi porte les premières mesures de réformes de fond, qui visent à mieux articuler les rôles de l’hôpital et de la médecine de proximité.
Elle engage par exemple des expérimentations pour améliorer le parcours de soins des personnes âgées, ce qui constitue l’une des clefs de la maîtrise des dépenses et de la qualité des soins. Elle amorce la lutte contre les déserts médicaux, avec la création de 200 postes de « praticiens locaux de médecine générale ». Elle rétablit la notion de service public hospitalier, met fin à la convergence des tarifs entre le secteur public et le secteur privé. Ce sont des changements majeurs !
Par ailleurs, le plan d’économies de 2,4 milliards d’euros pour l’assurance-maladie ne comporte aucune mesure de déremboursement qui toucherait les assurés, aucune franchise, aucun rétrécissement des droits comme c’était le cas tous les ans sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Au contraire, nous étendons les droits sociaux des assurés : pour les travailleurs de l’amiante, pour les non salariés agricoles, pour les familles modestes, et pour les femmes avec le rembourseront à 100% de l’IVG. Et je présenterai au nom du gouvernement un amendement qui propose le remboursement intégral par la Sécurité sociale de la contraception pour les jeunes filles de 15 à 18 ans.
Le texte de loi ne comporte aucune mesure pour limiter les dépenses de retraite. Pourquoi ?
Ce projet consolide notre système : au total, ce sont 7 milliards d’euros qui auront été apportés pour garantir la solidité de nos régimes de retraite. Parallèlement, nous lancerons l’an prochain une grande concertation en vue d’une réforme inscrite dans la durée. L’objectif sera de garantir l’équilibre de notre système pour la décennie, mais aussi de donner des perspectives bien au-delà. Ce ne fut pas le cas des réformes Fillon et Sarkozy, qui n’ont permis ni de combler les déficits, ni de garantir notre système par répartition.
Les députés ont modifié les contours de la nouvelle taxe sur les pensions des retraités, destinée à financer la prise en charge de la dépendance. Elle touchera moins de contribuables mais son taux est relevé. Approuvez-vous cette modification ?
C’est une bonne illustration de l’utilité du travail parlementaire. La contribution ne concernera que les 8,8 millions de retraités imposables, soit la moitié d’entre eux. Elle n’entrera en vigueur qu’au 1er avril, au moment où les pensions sont revalorisées. Elle permettra de rapporter 450 millions d’euros dès 2013, et 600 millions en année pleine, à partir de 2014. Nous inscrivons ainsi clairement l’ambition d’une meilleure prise en charge de la perte d’autonomie des personnes âgées.
Les députés veulent instaurer une taxe sur les boissons énergisantes à base de taurine et de caféine. Elle serait de 50 centimes ou de 2 euros par litre. Y êtes-vous favorable?
Oui, je suis favorable au principe d’une taxe. Ces boissons contiennent de puissants excitants, dont l’impact sur la santé fait actuellement l’objet d’une évaluation par l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) à ma demande. Surtout, elles sont consommées par des jeunes, qui les mélangent à des alcools forts comme la vodka. Dans notre pays, un jeune sur deux s’adonne à l’âge de 17 ans au « binge drinking ». C’est préoccupant.
La majorité parlementaire veut aussi exonérer les petits brasseurs de la hausse des prélèvements sur la bière. Qu’en pensez-vous ?
Les députés ont voulu atténuer la taxe pour les plus petits producteurs, ce qui ne pose pas de difficulté au gouvernement.
Faut-il exonérer les mutuelles étudiantes de la taxe sur les complémentaires santé comme le veulent les députés ?
Le président de la République a annoncé que cette taxe serait revue dans l’année pour toutes les mutuelles, pour encourager le développement de contrats véritablement responsables. Il me semble donc préférable, politiquement et juridiquement, de ne pas dissocier les mutuelles étudiantes des autres. Il y a un vrai problème d’accès aux soins pour une partie croissante des étudiants, qui appelle des réponses globales.
Pour les emplois à domicile, un amendement prévoit de réduire les charges sociales des employeurs, une mesure financée par un avantage fiscal. Est-ce un bon compromis ?
Ce qui compte, c’est de garantir aux salariés que leurs droits sociaux seront calculés en fonction de ce qu’ils ont effectivement gagné. C’est une question de justice. Pour le reste, soyons attentifs à la lisibilité de nos dispositifs.
Les banques et les assurances se mobilisent contre l’instauration d’une tranche supplémentaire de la taxe sur les salaires, qui frappera les revenus supérieurs à 150.000 euros par an. Tiendrez-vous bon sur cette mesure?
Quand le secteur financier a connu des difficultés, les pouvoirs publics ont répondu présents. Il est normal que ce secteur participe à l’effort de redressement engagé aujourd’hui.
Le gouvernement a finalement renoncé à faire cotiser à l’assurance-maladie les résidents français qui travaillent en Suisse. Pourquoi ?
Ce régime dérogatoire avantageux, qui est certes critiquable, résulte d’une convention internationale. Il est appelé à s’éteindre en 2014. Nous travaillons avec les acteurs concernés pour préparer la sortie de ce dispositif.
Le gourvernement (Sapin,Touraine….exct)est reponsable de laisser les sénoirs dans la pauvretée avec 470 euros avec toute une carrière !.quand les députés sénateurs ps ;crier a l’injustice que fait ‘il maintenant! faut attendre 2013!!passer l’hivers et allez au restot du coeur!.
Le gourvernement de gauche pareil t’il prèfère laisser les sénoirs démunis que de trouver le financement .Quel justice!
vivement les prochaines élections !
Taxe sur les retraites de 0.30 %; Pour les retraités qui paient déjà, une assurance dépendance dans une mutuelle depuis 20 ans, vous demandez encore de cotiser. Vous nous prenez pour qui ? En cas de dépendance, je ne pense pas en bénéficier aux deux endroits ? Alors que votre gouvernement supprime les 30 € AME pour les étrangers
Je ne suis pas sur que ce prélèvement supplémentaire sera pour la dependance, même direction que la vignette auto ?
Gouvernement receleur et spolieur de petites gens..
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