Le droit à la contraception, un combat pour l’égalité.


Le droit à la contraception, un combat pour l’égalité.

Le combat pour l’émancipation des femmes depuis l’après-guerre est intimement lié à la reconnaissance du droit à la contraception. Je veux profiter de la journée internationale des droits des femmes pour réaffirmer mon attachement à cette grande conquête.

Ce droit a été acquis de haute lutte, contre tous les conservatismes. La légalisation de la contraception appartient encore à notre histoire récente : elle est le fruit d’un combat obstiné conduit par quelques femmes, comme Simone Veil, Françoise Giroud, Gisèle Halimi, Yvette Roudy et plus récemment Martine Aubry. Je pense aussi à ces milliers d’anonymes qui ont porté haut la condition des femmes et grâce auxquelles les consciences ont évolué. Faire progresser les droits des femmes, c’est faire progresser la société tout entière.
Ce combat a été consacré par la loi, il y a plus de 45 ans. Le 28 décembre 1967, la loi Neuwirth légalise les méthodes contraceptives. La maternité n’est plus une contrainte ou une soumission, elle devient un choix.

Il faudra attendre encore 5 ans pour que les décrets relatifs à la loi Neuwirth soient publiés. 7 ans, pour que les centres de planification et d’éducation familiale soient habilités à délivrer aux mineures, à titre gratuit et anonyme, des contraceptifs sur prescription médicale. 34 ans, pour que les mineures n’aient plus besoin du consentement de leurs parents pour se voir prescrire la pilule.

Ces lois n’ont pas seulement libéré les femmes dans leur rapport à leur sexualité et à la maternité. Elles ont aussi permis aux femmes d’améliorer leur statut social, de poursuivre leurs études parfois trop tôt interrompues, de faire massivement leur entrée sur le marché du travail, de redessiner les contours de leur vie affective : en un mot, de marquer leur autonomie vis-à-vis des hommes.

Mais la loi ne suffit pas toujours à rendre pleinement effectif l’accès aux droits. C’est pourquoi, il nous revient aujourd’hui de prolonger ce combat pour l’égalité. Jamais notre vigilance ne doit faire défaut lorsqu’il s’agit de la liberté des femmes. Le droit à disposer librement de son corps est donc primordial : il est la première pierre posée dans le combat pour l’égalité face à la sexualité, pour l’égalité salariale, pour l’égalité professionnelle.

Lever les barrières qui entravent encore l’accès à ce droit fondamental : c’est le sens de l’action que j’ai engagée comme ministre des affaires sociales et de la santé. Dès le 31 mars, un décret instaurera la gratuité des moyens contraceptifs prévus au remboursement pour les jeunes filles de 15 à 18 ans.

Les Françaises sont parmi les première utilisatrices au monde de méthodes contraceptives, et tout particulièrement de la pilule. La question de la confiance de nos concitoyens dans les moyens de contraception est donc un enjeu majeur de santé publique. Les débats récents sur la pilule, s’ils sont légitimes, ne doivent en aucun cas être un prétexte pour remettre en cause ce droit fondamental.

Je veux rappeler aux femmes, mais aussi aux hommes, qu’il est important de choisir sa contraception selon un principe simple : « la bonne contraception, pour la bonne personne, au bon moment ». Et j’ai toute confiance dans les professionnels de santé pour conseiller, orienter et accompagner les Françaises et les Français dans ce choix.

La journée internationale des droits des femmes est là pour rappeler qu’à l’étranger, mais aussi en France, le combat pour le droit des femmes n’est jamais terminé. Autour de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, et avec l’ensemble du gouvernement, j’y suis pleinement engagée.

                                                                                              Marisol Touraine