Marisol TOURAINE était l’invitée de Jean-Jacques BOURDIN, vendredi 26 septembre, dans « Bourdin Direct » sur BFM TV-RMC.
Elle a répondu à ses questions sur la mobilisation contre le virus Ebola, les mesures du plan de lutte contre le tabac…
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Bonjour, bien des choses sont abordées.
Mais une profession médicale se pose des questions. En tant que Chirurgien Dentiste, je me permets de vous demander votre position face à la déréglementation dont on nous menace.
Merci.
Bien entendu à part vouloir reléguer le Fluocaril au super marcher, rien de plus. Doit on attendre le même avenir pour les Dentistes
Cigarette électronique : les bénéfices supplantent nettement les risques
06 août 2014
Londres, Royaume-Uni – La cigarette électronique est-elle un moindre mal ? Faut-il la conseiller ou s’en méfier ?
En s’appuyant sur une revue relativement exhaustive de la littérature, le Dr Hayden McRobbie (Institut Wolfson de médecine préventive à l’Université Queen Mary de Londres) et une équipe internationale d’experts de la santé et de chercheurs sur le tabagisme démontrent, point par point, et résultats d’études à l’appui, que les bénéfices du dispositif électronique l’emportent très nettement sur les risques supposés [1]. Ils n’ont, en effet, trouvé aucune preuve que la vapeur de la cigarette électronique soit nocive pour leur usager et leur entourage, ou que les cigarettes électroniques agissent comme une passerelle vers le tabagisme pour les jeunes, comme certains opposants à la cigarette électronique le prétendent fréquemment. Les données suggèrent même qu’il y a eu une diminution du nombre de fumeurs chez les adolescents en même temps que les ventes de cigarettes électroniques ont commencé à croître.
Par conséquent, ils invitent les pouvoirs publics des différents états à ne pas se tromper d’adversaire – en clair, ne pas encadrer trop strictement la cigarette électronique sous peine de nuire à la santé publique – et incitent les professionnels de santé à favoriser son utilisation chez les fumeurs qui ne peuvent ou ne veulent arrêter la cigarette.
Passage en revue des arguments point par point
La e-cigarette connait un succès grandissant, face auquel les organes de régulation des différents états tentent de réagir. Faut-il laisser le dispositif entrer en compétition avec la cigarette classique, le réglementer plus strictement que cette dernière, l’interdire totalement ? « La décision prise figurera parmi les plus importantes en termes de santé publique » affirment McRobbie et ses collègues, qui – on le voit – prennent le problème très à cœur. C’est pourquoi, ces chercheurs en tabacologie ont puisé dans les principales bases de données scientifiques (Medline, Cochrane, Embase, EBM reviews, etc) tout ce que la littérature a produit sur la cigarette électronique. Une fois les papiers d’opinion retirés, ils ont gardé 81 articles qu’ils ont passés en revue, en vue de répondre aux principaux arguments soulevés par les esprits les plus méfiants vis-à-vis de la e-cigarette. Composants, sécurité du dispositif, efficacité dans le sevrage et éventuel rôle comme porte d’entrée dans le tabagisme : les experts ont examiné chaque point et voici leurs conclusions.
Sur les composants
« L’interprétation des études sur la composition chimique est complexe en raison des nombreux modèles de e-cigarettes proposés sur le marché (différents e-liquides, composés combustibles, concentrations de nicotine et arômes), reconnaissent les auteurs. Néanmoins, certains composants comme le propylène glycol (PG) et le glycérol ont déjà fait l’objet d’études.
- L’inhalation de PG semble sans danger chez l’homme. Chez l’enfant néanmoins, il peut induire une rhinite, de l’asthme, de l’eczéma et d’autres symptômes allergiques, via l’exposition dans l’air intérieur. Des effets respiratoires aigus et chroniques, dont une fonction pulmonaire réduite, ont été rapportés chez des personnes exposées de façon chronique au PG.
- Le glycérol, qui est non-toxique, produit de l’acroléine toxique lorsqu’il chauffé à des températures élevées. Si de l’acroléine a été détectée dans l’aérosol de certaines marques de e-cigarette, elle l’a été à des niveaux beaucoup plus faibles que dans la fumée de cigarette.
« Néanmoins, l’inhalation de PG et de glycérol est susceptible d’entraîner un risque faible pour la santé, c’est pourquoi leur effets à long terme ainsi que ceux des arômes et des additifs doivent être étudiés ».
- Impuretés et toxiques issus de la nicotine (cotinine, anabasine, myosmime…) sont contenus dans les e-liquides mais à des taux très faibles. L’analyse de cigarettes électroniques de 11 marques montre des concentrations de nitrosamines environ 1 000 fois inférieures par rapport aux produits du tabac ainsi qu’un plus faible niveau de certaines substances toxiques. La revue rapporte la présence de particules de métal dans le liquide d’un modèle marqué CE…
- Si exposition passive il y a, il s’agit de celle aux particules expirées par les utilisateurs de e-cigarette, et non de la fumée (inexistante) générée par la combustion. Aucune étude à long terme n’est disponible à ce jour concernant l’exposition passive, mais le niveau de polluants serait de toute façon bien moindre qu’avec les cigarettes classiques, et « sans signification pharmacologique », selon les auteurs.
- La concentration en nicotine est respectée. A une exception près, quand des produits labellisés sans nicotine en contiennent, la substance existe à l’état de « traces », sans effet psychoactifs possibles. La plupart du temps, la concentration en nicotine indiquée sur l’emballage correspond bien à la quantité contenue dans le e-liquide, même si le marquage est imprécis, voire absent pour certaines marques. Les auteurs soulignent qu’il existe une faible relation entre la concentration indiquée, et celle contenue dans l’aérosol, de même que dans celle inhalée, du fait de nombreux facteurs mécaniques et physiologiques.
Sur la sécurité
- Aucun effet secondaire grave n’a été rapporté avec les e-cigarettes. Seules des irritations de la bouche, de la gorge et une toux sèche ont été signalées. Une élévation de la pression artérielle a été retrouvée chez 2% des utilisateurs de e-cigarettes s’exprimant sur un forum Internet.
- L’examen de la littérature fait état d’une pneumonie lipoïde et d’un cas de fibrillation auriculaire, disparaissant à l’arrêt de la e-cigarette.
- L’utilisation à court terme du dispositif électronique ne s’est pas traduite par des modifications d’ordre cardio-vasculaire ou respiratoire.
- Bien qu’il soit souvent évoqué, l’empoisonnement par ingestion de nicotine (30-60 mg) et son issue fatale restent à prouver, ou sont du moins extrêmement rare au vu de l’utilisation de nicotine ou de substituts par des centaines de millions de personnes. Deux cas d’empoisonnement d’enfants qui avaient bu du e-liquide, dont l’un mortel, ont été rapportés par la presse. Quant aux tentatives de suicide par ingestion de nicotine liquide (jusqu’à 1500 mg), elles se terminent généralement par des vomissements suivis d’un retour à la normale. Conclusion : « le risque d’empoisonnement par de la nicotine est inexistant, si ce n’est chez de jeunes enfants ».
Sur les effets chez les fumeurs
- la e-cigarette retarde le délai avant la première bouffée du matin de 5 à 30 minutes.
- la e-cigarette aide à moins fumer (60 à 86%) et à arrêter le tabac (42-99%), et ce même chez les fumeurs n’ayant pas d’intention de réduire (ou de stopper) leur consommation de cigarettes.
- les fumeurs qui utilisent à la fois e-cigarette et cigarettes réduisent leur consommation de cigarettes.
- au Royaume-Uni, où la e-cigarette est désormais plus utilisée que les substituts nicotiniques pour l’arrêt du tabac, la croissance des ventes de cigarettes électroniques s’est accompagnée d’une hausse du taux de succès des sevrages tabagiques et d’une chute continue de la prévalence de fumeurs.
Sur l’effet incitateur
- si certains veulent voir la e-cigarette comme une porte d’entrée vers le tabac, les faits démentent cette assertion. L’utilisation régulière de e-cigarettes par des non-fumeurs est rare et la « migration » de la e-cigarette vers la cigarette n’est pas documentée.
- enfin, l’argument selon lequel la e-cigarette rendrait la cigarette classique plus « acceptable » ne s’est pas traduit par une augmentation de la popularité ou de la ventes des cigarettes.
En conclusion, « les preuves que nous avons actuellement sont claires : les cigarettes électroniques devraient être autorisées à entrer en compétition avec les cigarettes classiques. Les professionnels de la santé peuvent conseiller aux fumeurs qui ne veulent pas arrêter la nicotine à passer à la cigarette électronique. Les fumeurs qui ont échoué à l’arrêt avec les méthodes actuelles pourraient eux aussi bénéficier d’un transfert vers la cigarette électronique », a déclaré le Pr Peter Hajek, du Centre britannique d’études sur le tabac et l’alcool à l’Université Queen Mary de Londres [2].
P Hajek, N Benowitz et T Eissenberg ont déclaré n’avoir aucun lien d’intérêt avec les fabricants de e-cigarettes. JF Etter a été remboursé d’un trajet Londres-Chine par un fabricant. H McRobbie a été investigateur dans deux études portant sur les e-cigarettes mais non financées par des fabricants.
Cette recherche a été financée en grande partie par les Instituts nationaux américains de la Santé.
REFERENCES :
Hajek P, Etter JF, Benowitz N, Eissenberg T, McRobbie H. Electronic cigarettes: review of use, content, safety, effects on smokers and potential for harm and benefit . Addiction , 2014; DOI: 10.1111/add.12659
Queen Mary. University of London. Current evidence suggests benefits of e-cigarettes outweigh. 31 July 2014.
Quels sont vos études ???
Remplir les poches des pharmacies, c’est votre BUT ! ?
Vous le savez, les substitues, patch et compagnies ne fonctionnent pas !!!!!
Pourquoi le vaporisateur personnel et les e-liquides ne bénéficient-ils donc pas, eux aussi, d’un système de remboursement ?? 8,9% de baisse sur la vente de tabac en 1 an
Les résultats le prouvent, il est nettement plus efficace que les patchs, nicorette et compagnie.
Marisol Touraine :
Elle étudie à l’École Normale et à l’Institut d’études politiques et elle est agrégée en sciences économiques et sociales. Elle enseignera les relations internationales à Science-Po Paris et à l’ESSEC. En 2009, elle appartenait au Club avenir de la santé, un lobby financé par GlaxoSmithKline, le numéro 2 mondial du secteur.
on appartenance au « Club avenir de la santé » est relayé sur Sa page Wikipedia mais aussi par un article N° 4789 du mercredi 8 août 2012 du canard enchainé.
Le club Hippocrate n’est à priori pas un coup d’essai de GSK. Depuis 1988, un club « avenir de la santé » le précède…le-club-avenir-de-la-sante
GlaxoSmithKline possède deux branches d’activité : le laboratoire GlaxoSmithKline et GlaxoSmithKline Santé Grand Public.
GlaxoSmithKline Santé Grand Public en France propose entre autres Niquitin (médicament indiqué dans le traitement de la dépendance tabagique)
Niquitin… Nous y voila… distribué par GSK (GlaxoSmithKline), la boucle est bouclée !